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Opinion

Uma chamada à liderança sobre mudanças no clima

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"Chaque année écoulée sans action de notre part nous rapproche du point de basculement où les scientifiques craignent que le changement climatique ne devienne irréversible." A l'aube d'une année décisive dans la lutte contre le changement climatique, Kofi Annan appelle les dirigeants mondiaux à faire preuve d'audace pour parvenir à un monde neutre en carbone d'ici 2050.

Kofi Annan

Lorsque Nelson Mandela a fondé le groupe des Elders dans le but de promouvoir la paix et les droits de l’homme dans le monde, il nous a exhortés à être audacieux et à prêter notre voix à ceux qui n’en ont pas. Et aucune problématique ne requiert ces qualités autant que notre échec collectif à faire face au changement climatique.

Le changement climatique est le plus grand défi de notre temps. Il menace le bien-être de centaines de millions de personnes aujourd’hui et de plusieurs milliards d’individus dans le futur. Il compromet les droits de l’homme en matière d’accès à la nourriture, à l’eau, aux soins de santé et au logement, des causes pour lesquelles nous nous sommes battus toute notre vie.

Aucun individu ni aucun pays n’échappera à l’impact du changement climatique. Mais ce sont les personnes qui n’ont pas voix au chapitre, soit parce qu’elles sont déjà marginalisées, soit parce qu’elles ne sont pas encore nées, qui se trouvent confrontées au plus grand risque. Nous avons un devoir moral urgent de parler en leur nom.

Étant donné l’existence de preuves éloquentes, on peut légitimement se demander pourquoi nous continuons à traîner les pieds pour mettre en place l’action coordonnée indispensable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le tout dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indique clairement que le réchauffement de notre climat est sans équivoque et que l’activité humaine en est très probablement la cause principale.

Au cours des derniers mois, nous avons pu observer, avec les typhons aux Philippines, le vortex polaire en Amérique du Nord ou les inondations considérables en Europe, une multiplication des événements météorologiques extrêmes, que les experts décrivent précisément comme une conséquence inévitable du changement climatique. Les coûts sont déjà énormes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Banque mondiale, le FMI et l’Agence internationale de l’énergie se sont joints à la communauté scientifique pour nous alerter sur les risques que nous encourons. Les environnementalistes ne sont plus les seuls à tirer la sonnette d’alarme.

Et chaque année écoulée sans action de notre part nous rapproche du point de basculement, ce moment où les scientifiques craignent que le changement climatique ne devienne irréversible. Nous faisons un terrible pari sur l’avenir de notre planète.

Nous savons ce qu’il faut faire pour empêcher cette catastrophe. La hausse des températures globales doit être limitée à moins de 2°C au-dessus des niveaux pré-industriels. Cela signifie abandonner les énergies fossiles et accélérer le déploiement d’énergies renouvelables économiquement abordables, par exemple en s’accordant sur un prix du carbone fixé au niveau international. La voie à suivre consiste à respecter le calendrier pour conclure l’année prochaine à Paris un nouvel accord solide, universel et juridiquement contraignant, en vertu duquel chaque pays s’engage à réduire par phase ses émissions de gaz à effet de serre.

2014 est une année décisive. Le Secrétaire général des Nations Unies a appelé à la tenue d’un sommet sur le climat à New York en septembre. Il est impératif que les gouvernements et les chefs d’entreprise se rendent à ce sommet avec des mesures ambitieuses pour le climat si nous voulons avoir une chance de parvenir, en 2015, à un accord à la hauteur du défi.

Nous sommes nombreux, au sein des Elders, à avoir assumé des responsabilités gouvernementales. Nous ne commettons pas l’erreur de penser qu’il est facile de faire face au changement climatique. Mais nous savons que dans certains cas, quelles que soient les difficultés du contexte immédiat, les dirigeants doivent faire preuve de courage et d’audace. C’est le cas actuellement.

Nous savons également par expérience que si les leaders prennent les bonnes décisions pour les bonnes raisons, leurs électeurs les suivront. En regardant plus loin, et en laissant de côté les contraintes imposées par les intérêts particuliers et les considérations politiques à court terme, ils peuvent aussi inspirer l’espoir, rétablir la confiance et mobiliser l’action au sein de la société.

Les solutions au changement climatique ne viennent pas seulement des centres de recherche et des laboratoires, mais aussi de l’innovation déployée par les personnes les plus touchées. De nombreuses communautés et entreprises, des gouvernements locaux et nationaux, en particulier dans les pays en développement, nous montrent déjà le chemin vers un monde neutre en carbone. Ces efforts doivent maintenant être transposés à plus grande échelle.

De plus, la justice climatique exige que les pays les plus riches, qui ont principalement contribué à l’accumulation de gaz à effet de serre dans notre atmosphère – et en ont récolté les bénéfices – aident les nations les plus pauvres à s’adapter au changement climatique déjà en marche.

Nous sommes à la croisée des chemins. Si nous prenons une direction, un terrible héritage risque d’être transmis à nos petits-enfants et leurs enfants. Si nous choisissons l’autre direction, nous aurons la possibilité de mettre notre monde sur la voie d’un avenir plus juste et durable. Nous ne voulons pas que les générations futures disent que nous les avons abandonnées.

Au cours des prochains mois, les Elders appelleront les gouvernements, les entreprises et tous les citoyens à faire preuve d’un leadership audacieux pour parvenir à un monde neutre en carbone d’ici 2050. Jeunes ou vieux, riches ou pauvres, s’il y a bien une cause qui devrait nous unir tous, c’est celle du changement climatique.

Une version de cet article a été publiée dans Le Figaro (France).

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